Lidya Tchakerian, The Jellyfish [La Méduse], 2006
peinture, technique mixte sur papier Canson blanc, 15x10 inches [38x25 cm]
rouge, noir, jaune et or
© http://lidyaart.com/new-and-old.html
L'univers artistique de Lidya Tchakérian
Massis Post, 25.05.2016
Dans la tribu humaine, les artistes forment une classe dont les membres non seulement vivent leur vie, avec son lot de bonheur et d'inquiétude, mais font aussi usage de leur aptitude naturelle à la grâce et de leurs talents afin de partager leur existence, leurs émotions, leurs visions et leurs rêves avec l'humanité. Ils choisissent couleurs, formes, modulations de la voix et gestes pour traduire chaque émotion. Sans l'articulation desquels, beaucoup seraient dans l'incapacité de les communiquer et de les exprimer avec aisance.
Lidya Tchakérian est une artiste qui a choisi les couleurs et les formes comme moi intérieur, saisissant les éléments de ce dernier sur la toile, agitée de conflits, opposant son propre idéalisme aux troubles de notre temps.
Elle a grandi à une époque difficile pour le Liban et intégré à grands pas le monde des beaux-arts. Dans la seconde moitié des années 1980, au pire de la guerre, elle a poursuivi ses études avec succès, décrochant ses diplômes à la prestigieuse Académie Libanaise des Beaux-Arts (ALBA).
Dès ses premiers pas dans le monde de l'art, elle porte en elle le rythme et l'âme arménienne. Elle est lauréate d'un 1er prix de l'ALBA en finale de mastère, où elle présente La Danse de la mort au jury. Une peinture à l'huile grand format, inspirée du poème homonyme, écrit par le grand poète arménien Siamanto, avant la tragédie du génocide arménien.
Le thème de ce tableau était son choix, non seulement de par sa connaissance du patrimoine littéraire arménien, mais aussi du fait de l'état de guerre qu'elle et sa génération subissaient au Liban. Ce que notre grand poète Siamanto éprouva dans les années qui précédèrent le génocide arménien l'impressionna grandement.
Après avoir intégré le monde de l'art, Lidya a élargi son univers en voyageant à pas de géant. Elle continue aujourd'hui car elle a tant à dire et à révéler non seulement sur le Liban et les Arméniens, mais aussi sur le monde. Elle aspire à s'affranchir des limites, faisant de son moi et de sa passion une lave brûlante, intarissable, à l'instar de ces artistes fidèles à leur vocation, sans cesser ni renoncer à se protéger contre les difficultés et les épreuves de la vie. Ses voyages l'ont ainsi portée vers de nouveaux sommets. Elle a participé à plus de 50 expositions individuelles et collectives au Liban, en Europe, en Asie et aux Etats-Unis.
Reconnue dans la presse arménienne et étrangère, sa biographie figure dans l'Encyclopédie des Arméniennes célèbres, publiée à Erevan en 2011, outre ses nombreux prix au Liban et à l'étranger. Professeure et formatrice à l'ALBA, à l'Académie Toros Roslin et dans d'autres institutions d'enseignement, elle transmet son savoir aux futurs peintres, qui tentent d'intégrer le monde artistique.
Lidya recourt à de multiples formes d'expression qui vont du portrait classique à l'impressionnisme, à l'art abstrait, frappant parfois à la porte de l'expressionnisme, pour atteindre à de nouvelles formes d'expression. Elle adore travailler sur de grandes toiles, afin que ses œuvres occupent tout l'espace, captant le regard et l'esprit du spectateur. Des toiles qui expriment des idées, cristallisent images et sensations, traversant son moi intérieur.
Récemment, ses pas l'ont conduite à Los Angeles où une exposition1 présentera ses œuvres.
Note
1. Exposition de Lidya Tchakérian, "Parce que la vie est belle," 3-4 juin 2016, Western Prelacy of the Amenian Apostolic Church of America Inc., "Dikran and Zarouhie Der Ghazarian" Hall, 6252 Honolulu Ave., La Crescenta, CA 91214
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Traduction : © Georges Festa - 07.2017
site de Lidya Tchakérian : http://lidyaart.com