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Migirdiç Margosyan : Gâvur Mahallesi / Infidel Quarter / Le Quartier des Infidèles

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 © Istanbul : Aras, 2017


Gâvur Mahallesi [Le Quartier des Infidèles],
chef-d'œuvre de Migirdiç Margosyan [Méguerditch Margossian], traduit en anglais

Massis Post, 06.07.2017


ISTANBUL - A travers toute une série de récits hauts en couleurs, Migirdiç Margosyan explore la ville de Diyarbakir, en Turquie, telle qu'elle existait à l'époque de son enfance.

Publié pour la première fois en 1992 et très remarqué, l'ouvrage-culte de Migirdiç Margosyan est désormais accessible en anglais. A travers toute une série de récits hauts en couleurs, complétés par une sage-femme fumeuse, un sacristain candide et un forgeron aux allures de surhomme, Migirdiç Margosyan explore la ville de Diyarbakir, en Turquie, telle qu'elle existait dans son enfance. Une époque où la ville abritait encore une population bigarrée, aux croyances, aux langues et aux traits différents, qui ressemblait à ce que Raffi Khatchadourian, du New Yorker, nomme une sorte de "Macondo anatolien."1

En présentant sa ville et sa région natales, Diyarbakir, qui imprima sa marque sur les cultures arménienne et kurde, et la vie quotidienne des petites gens, dans les années 1940 et 1950 plus particulièrement, Margosyan nous laisse un arrière-goût doux-amer, grâce à son humour et sa narration toute personnelle. Dans Le Quartier des Infidèles, tout un univers, dans lequel l'histoire est en partie une histoire et les histoires en partie l'histoire, nous observe par la porte.

"Dans mes écrits, j'évoque notre quartier tel que je l'ai vu et vécu. Je présente les personnages et les noms quasiment tels quels, sans changer quoi que ce soit. La plupart d'entre eux, ces sœurs et ces oncles, sont sûrement déjà morts. J'avais envie de rendre hommage à leurs noms et à leur mémoire dans ces phrases, ces livres..." 

Né à Diyarbakir, Margosyan est un auteur populaire, plusieurs fois primé. A 15 ans, il est envoyé à Istanbul par sa famille pour parfaire sa langue maternelle, l'arménien. Il a connu un grand succès avec ses histoires et ses ouvrages en arménien. Parmi ses ouvrages citons Mer Ayt Goghmere [De nos régions] (1984), Söyle Margos Nerelisen ? [Dis-moi Margos, d'où viens-tu ?] (1995), Biletimiz Istanbul'a Kesildi [Tickets pour Istanbul] (1998), Dikrisi Aperen[Des rives du Tigre] (1999), Tespih Taneleri [Les Grains du rosaire] (2006) et Tanrı'nın Seyir Defteri (2016). Le présent ouvrage, Gâvur Mahallesi, a été tout d'abord publié en turc (1992), puis en kurde (1999) et paraît maintenant en anglais (2017). Depuis les années 1990, Margosyan a atteint un public plus large grâce à ses livres en turc. Il est considéré comme le dernier et le plus talentueux représentant de la littérature arménienne de Turquie.    

Ouvrage publié en partenariat avec le Gomidas Institute de Londres.

Extrait de l'ouvrage :

"Allahou Akbar, Allahou Akbar !..."
"Ding-dong ! Ding-dong !"
"Allahou !..."
"DING !"
"Akbar !"
"DONG !"

Quand Nusret le muezzin, dont le gros nez avait pris dans le froid la couleur des tomates, descendit de son minaret, Uso tirait encore sur la corde de la cloche de l'église à l'aide de son petit corps replet. Ravi en son for intérieur que Nusret le muezzin ait renoncé et qu'il soit descendu de son minaret. Le son de la cloche de l'église continuait de résonner, de résonner au loin. Causant toutes sortes de désordres, tandis qu'il parvenait aux oreilles gelées de chaque Arménien.

"Que se passe-t-il, Bédo ? Qui peut bien faire sonner une cloche d'église à cette heure ?"

NdT

1. Allusion au village fictif du roman de Gabriel García Márquez, Cent ans de solitude (trad. française de Claude et Carmen Durand, Paris : Seuil, 1968).  

___________

Traductions : © Georges Festa - 07.2017




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