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Boston : rencontre Society for Armenian Studies - Middle Eastern Studies Association / Society for Armenian Studies and Middle Eastern Studies Association Meet

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 © Brepols, 2015


Boston : rencontre Society for Armenian Studies - Middle Eastern Studies Association
par Aram Arkun


BOSTON - Le 17 novembre dernier, à Boston, la Society for Armenian Studies (SAS) a organisé un colloque sur les Arméniens en Amérique, parallèlement à son assemblée générale annuelle. Elle a parrainé plusieurs tables rondes lors du congrès annuel de la Middle East Studies Association (MESA), qui s'est poursuivi durant le week-end pour s'achever le 27 novembre à l'hôtel Marriott Copley Place de Boston. Plusieurs conférences, non soutenues par la SAS, portant sur des thématiques arméniennes, y ont figuré. Le 18 novembre, la National Association of Armenian Studies and Research (NAASR) a coparrainé une réception dans son siège à Belmont, conjointement à la SAS, à l'attention des arménologues. 

Le colloque de la SAS fut inauguré par son président, le professeur Barlow Der Mugrdechian, coordinateur du Programme Berberian d'études arméniennes et directeur du Center for Armenian Studies à l'université d'Etat de Fresno. Il souligna le fait que, pour la troisième année consécutive, la SAS organisait un colloque conjointement à son assemblée générale.

La première table ronde, intitulée "Travel, Collective Memory and Homeland among Armenian-Americans" [Voyage, mémoire collective et patrie parmi les Arméno-Américains], était présidée par Marc Mamigonian, en charge du secteur universitaire à la NAASR. Le docteur Margaret Manoogian, de la Western Oregon University, traita des "Connections for Families Disrupted: Travels to Anatolia by Diasporans" [Connexions pour familles en rupture : voyages de membres de la diaspora en Anatolie], tandis que le docteur Carel Bertram, de l'université d'Etat de San Francisco, évoqua le rôle de la musique dans l'identité dans sa communication intitulée "Coming to Terms with Home and Homeland" [Assumer son ancrage et ses origines]. Deux interventions inspirées en partie de voyages organisés par Armen Aroyan, de la Californie vers la Turquie.
Sona Nersisyan, de l'Institut d'Archéologie et d'Ethnographie de l'Académie Nationale des Sciences d'Arménie, s'intéressa au thème suivant : "Homeland Perception and Identity Construction: The Case of the Los Angeles Armenian Community" [Perception des origines et construction d'identité : le cas de la communauté arménienne de Los Angeles].   

La seconde table ronde, intitulée "Diversities of Armenianness in American and Diasporic Contexts" [Pluralité de l'identité arménienne dans les contextes américain et diasporique], était présidée par le docteur Vahe Sahakyan, de l'université du Michigan, Ann Arbor. Premier intervenant, Anatolii Tokmancev, de l'UCLA, présenta une communication intitulée "Armenian Jehovah's Witnesses: Nationalism in a Strictly Non-National Sect" [Les Témoins de Jéhovah arméniens : nationalisme dans une secte strictement non nationale], dans laquelle il analyse la communauté des Témoins de Jéhovah arméniens de Glendale, en Californie. La structure interne de la secte des Témoins de Jéhovah encourage apparemment le maintien de l'identité nationale, tandis que le prosélytisme de la part de ses membres arméniens est réservé à d'autres Arméniens. Tokmancev s'est ainsi rendu compte que le maintien de la culture arménien, dans leur cas, n'est pas lié à l'identité arménienne, mais utilisé en lien avec l'identité religieuse.
Le docteur Shushan Karapetian, de l'université de Californie, Los Angeles, a évoqué le rapport entre langue et identité chez les Arméniens de Los Angeles dans son intervention intitulée "Language in Diaspora: Problematizing Ideology, Identity, and Symbolism" [La langue en diaspora : problématiser idéologie, identité et symbolisme]. Se fondant sur ses études empiriques, elle conclut que la valeur symbolique de la langue s'accroît à mesure que la portée de son usage comme moyen essentiel de communication décroît, car considéré comme ayant une faible valeur utilitaire pour réussir dans la société américaine. Ce qui mène, releva-t-elle, à un état de dissonance cognitive.
Helen Makhdoumian, de l'université de l'Illinois, Urbana-Champaign, s'intéressa au roman The Bullet Collection (2003), de l'arméno-américaine Patricia Sarrafian Ward, dans sa communication "Inheritance of Exile: Negotiating Memory, Home, and Belonging in Armenian-American Literature about the Lebanese Civil War" [L'exil pour héritage : négocier mémoire, racines et appartenance dans la littérature arméno-américaine sur la guerre civile libanaise]. Makhdoumian releva le fait que les souvenirs d'exil des générations antérieures, comme dans le génocide arménien, s'articulent dans de nouvelles communautés transnationales arméniennes permanentes. La circulation facilite la mémoire via de nouveaux déplacements traumatiques.

Le docteur Der Mugrdechian présida l'assemblée générale de la SAS, où trois autres membres de son Conseil exécutif étaient présents, Vahe Sahakyan, Sergio La Porta et Vartan Matiossian. Mugrdechian précisa que Michael Pifer et Hagop Ohanessian sont actuellement coéditeurs du Bulletinde la SAS, édité chaque année. Ce Bulletina été remanié dans un format numérique et est disponible dans l'espace public du site internet de la SAS. Toutes les informations seront conservées sur le site, y compris des rapports sur les activités des membres. Le Bulletin papier annuel comptera des éléments comme les rapports officiels de la SAS, le budget et les distinctions.
La Porta, éditeur du Journal of the Society for Armenian Studies, signala les changements intervenus dans l'aspect de la revue en 2015, ainsi que son évolution vers le numérique. L'objectif est essentiellement la diffusion électronique de la revue, mais des versions papier seront aussi disponibles sur demande. L'édition 2016 paraîtra fin 2016 ou début janvier 2017, et des contributions parviennent pour l'édition 2017. Il annonça aussi que la revue recherche un rédacteur à temps plein.
Der Mugrdechian précisa que quatre membres et sept membres étudiants ont été recrutés cette année. Il évoqua les finances de la SAS concernant l'année en cours, ainsi que les manifestations organisées par la SAS.

L'on apprit de manière informelle que le Prix SAS 2015 de la Meilleure communication présentée par un doctorant a été remporté par deux étudiants. Gohar Grigoryan pour son article "Manifestations of Mongol-Armenian Relations in the Royal Art of the Armenian Kingdom of Cilicia" [Présences des relations arméno-mongoles dans l'art royal du royaume arménien de Cilicie] et Khatchig Mouradian pour son étude "Genocide and Humanitarian Resistance in Ottoman Syria, 1915-1916" [Génocide et résistance humanitaire en Syrie ottomane, 1915-1916]. D'autres informations sont à paraître dans une parution officielle, le mois prochain.          

Deux postes vacants au Conseil exécutif de la SAS ont été pourvus grâce à l'élection de Vahe Sahakyan et Khatchig Mouradian pour un mandat de trois ans. Ani Kasparian s'est portée volontaire pour travailler à la commission des nominations. Le principe d'un autre mini-colloque, parallèlement à celui de la MESA, l'an prochain à Washington, D.C., fut voté.

Une question du public concernant la situation des chaires d'études arméniennes aux Etats-Unis fut soulevée, ainsi que le problème des universitaires non arménophones, nommés à des chaires d'études arméniennes.

Le 18 novembre, la SAS parraina une table ronde lors des sessions ordinaires de la MESA, intitulées "New Issues, Perspectives, and Sources in Armenian Studies" [Questions, perspectives et sources nouvelles dans les études arméniennes]. Présidée par Der Mugrdechian, avec Ümit Kurt (Université de Harvard) comme intervenant, elle compta Anna Aleksanyan, doctorante à l'université Clark, qui présenta une communication intitulée "Ritualized Rapes and Body Destruction of the Armenian Women During the Genocide" [Viols ritualisés et destruction corporelle des femmes arméniennes durant le génocide], et Varak Ketsamanian, doctorant à l'université de Princeton, qui évoqua "The Hunchakian Revolutionary Party from 1891-1895" [Le parti révolutionnaire hentchak de 1891 à 1895] et replaça les événements de la région du Sassoun dans leur contexte socioéconomique et politique.
Ketsamanian soutint que le parti hentchak orienta la violence déjà présente dans une direction particulière, contribuant ainsi, dans un sens, à l'institutionnaliser. Aleksanyan souligna le fait que le viol fut utilisé de manière systématique et rituelle lors du génocide arménien pour faciliter la destruction de la société et de l'identité arméniennes. Les femmes furent tuées ou perdirent toute envie de vivre (se suicidaient, par exemple) ou vécurent ensuite parmi les leurs comme un rappel constant de leur humiliation et de leur déshumanisation.
Kurt commenta les développements positifs des études arméniennes, dont les micro-recherches révélant les complexités locales dans le contexte de l'évolution de l'empire ottoman, à partir des archives et des fonds imprimés, et adressa ensuite quelques observations et questions aux deux intervenants. Empêchés, deux autres conférenciers ont transmis leurs textes.

Le 19 novembre, la SAS parraina avec l'Ottoman and Turkish Studies Association, une table ronde sur "Knowledge Production, Exclusion, Inclusion: The Repositioning of Armenians in Ottoman and Turkish Historiography" [Production, exclusion, inclusion du savoir : le repositionnement des Arméniens dans l'historiographie ottomane et turque], tandis que plus de dix communications portant sur des thématiques arméniennes furent prononcées lors de sessions du congrès de la MESA.

Vendredi soir, durant la réception de la NAASR, le président de son conseil d'administration, Yervant Chekijian, évoqua le soutien de longue date apporté par la NAASR aux études arméniennes et précisa les projets de rénovation et d'expansion du siège de la NAASR. Sarah Ignatius, directrice exécutive de la NAASR, accueillit et fit l'éloge des membres du Cercle dirigeant de la NAASR pour leur soutien aux études arméniennes, ainsi que les chercheurs pour leurs travaux. En charge du secteur universitaire de la NAASR, Marc Mamigonian évoqua le lien de longue date et complémentaire entre la SAS et son association.
Der Mugrdechian parla de la SAS et remercia la NAASR à l'occasion de son 60ème anniversaire. Sergio La Porta présenta le Journal of the Society for Armenian Studies. Les membres présents de la SAS se présentèrent.
Evénement surprise, le Dr Sona Aronian Book Prize for Excellence in Armenian Studies de la NAASR fut annoncé en présence de la lauréate 2016, le docteur Christina Maranci. Son ouvrage a pour titre Vigilant Powers: Three Churches of Early Medieval Armenia (Turnhout : Brepols, 2015). Titulaire de la chaire Arthur H. Dadian and Ara T. Oztemel, Maranci est professeure associée d'art arménien à l'université Tufts. Elle remercia la NAASR pour son soutien de longue date et souligna le fait que ce genre d'ouvrages nécessite des années ou même, dans son cas, près de dix ans, pour être achevé, ce qui est impossible sans réel soutien.                
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Traduction : © Georges Festa - 02.2017



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