© Isabelle Manoukian
"Nature morte aux tomates," 1994, 16x30, monotypes, tempera sur papier
https://www.isabelle-manoukian.com/
Avec l'aimable autorisation de l'artiste
Avec l'aimable autorisation de l'artiste
Lieu de fusions, où trait, onirisme et couleurs nous invitent aux partances, l'œuvre d'Isabelle Manoukian compte déjà un parcours riche par sa diversité, allant de la gravure à la miniature, du dessin au monotype.
Suite à l'exposition "J'ai quelque chose à te dire..." organisée à l'Espace Christiane Peugeot (Paris, 27 février - 8 mars 2019), nous avions découvert la série "1001 nuits," où l'artiste, nouvelle Shéhérazade, conviait le visiteur à une longue rêverie à la fois érotique et bestiaire, noces de faune et de flore, rébus de désir et de fertilité...
Isabelle Manoukian, série Erevan 1994
Corps ivoire qui ploie. Paroi zébrée de brun. Hachée. Les horizons flous. Courbures vertes. Azur du bassin. Gueule complice. Prêtant ses flancs. Eve moderne. Se lavant. Comme on se lave du temps. Terre rouge, flamboyances. Salissures. Ou toisons. Les plénitudes muettes.
"Je me lave," 1994, 16x30, monotypes, tempera sur papier
Jarre bleue et vermillon. Nappée de jaune vert. Aux losanges sombres. Qui dessinent sa robe. Poterie physique. Alliance de chevelure, profil, taille. Les promesses de l'instant. Car tu boiras ta vie. De tes mains saisir. Ce qui s'écoule. Force qui se dresse. La danseuse gantée. Vive.
"sans titre," 1994, 16x30, monotypes, tempera sur papier
Coupure géologique. Procéder par étagements. Cadre jaune. Lèvres épaisses. Rouge couché sur bleu. Voilures noires. Qu'agitent d'invisibles frémissements. Vers quel large. L'oriflamme secret. Qui se mue lentement. Miniature de fin. Nos évangiles. Ce qui est donné. Songe.
"Nature morte aux tomates," 1994, 16x30, monotypes, tempera sur papier
La niche. Où se réfugient verres, bouteilles. Assiettes. Ces fragments de terre. Alcôve sang et or. Les divinités familières. Ou nos augures. Pigments du mur. Samovar reliquaire. Occupant le versant droit. Ce qui prolonge la main, la langue. Saveurs invisibles. Que tu convoques.
"Le samovar," 1994, 16x30, monotypes, tempera sur papier
La fenêtre oubliée. Eclaboussée de rose et de sang. Le masque bleu. En contrepoint. Au groin jaune. Ce qui s'est joué ici. Combat de l'ange et de la bête. Ou cauchemar d'enfance. Horreurs d'Alice. Il était une nuit. La guerre n'a pas eu lieu. Tes fétiches. Etoile de mer. Oublier.
"Sans titre," 1994, 16x30, monotypes; tempera sur papier
L'offrande. Griffonnée sur une table. Marqueterie improvisée. Aux deux grenades. Lambeaux de ciel. Déchirures brunes. Où se glisse un matin. Les objets épars. Composant bras, creux. Moisissures en pointillé. Le temps chamarré. Quand la mémoire. Magnétique. T'appelle.
"Sans titre," 1994, 16x30, monotypes, tempera sur papier
© georges.festa - 11.2019
musique : Kiasmos, Thrown, 2012