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Aida Zilelian - Interview

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© BH Publications Pte Ltd, 2015


Une évolution étonnante : entretien avec Aida Zilelian
par Nancy Agabian


[Aida Zilelian découvrant que son roman The Legacy of Lost Things [La Perte en héritage] aborde la nostalgie : "Tu sais quand tu rêves quelque chose, tu te dis 'J'ai fait un rêve si étrange,' et pendant que tu prononces ces mots à voix haute, tu réalises de quoi parle vraiment ton rêve. Quand j'ai parcouru la version finale, c'est là que j'ai réalisé."]


Après avoir lu The Legacy of Lost Things, le premier roman d'Aida Zilelian, publié ce mois-ci par les éditions Bleeding Heart, je mourais d'envie d'avoir un échange avec elle. Aida m'avait remis l'ouvrage la soirée du Nouvel An; le lendemain, je lus avidement le volume entier, intriguée par la famille arméno-américaine qu'elle avait couchée par écrit. J'avais envie de découvrir comment elle avait eu une vision aussi nette de ses personnages et comment elle avait entrelacé leurs histoires sans anicroche.

L'histoire suit les existences de la famille Yessayian au moment où leur fille adolescente, Araxie, disparaît. Tandis qu'elle vadrouille en voiture avec son amie Celeste, nous découvrons les histoires des membres de sa famille. Le récit révèle les erreurs qu'ils ont faites et les regrets auxquels ils vont devoir se confronter. Voyageant avec le temps de Beyrouth à Bucarest et au Queens, les schémas de violence et de honte se répètent à travers les générations, tandis que la nostalgie et l'amour font finalement le lien entre leurs histoires.

C'était une vraie surprise pour moi de lire un récit aussi grave. J'ai rencontré pour la première fois Aida, lors d'une lecture publique au Gartal, cette série de rencontres littéraires arméniennes que j'organisais au Cornelia Street Cafe à Greenwich Village, il y a quelques années. Sa création m'avait - ainsi que tout le monde dans la salle - fait rire aux larmes. Depuis lors, nos chemins se sont croisés maintes fois dans les milieux littéraires arméniens, sur la scène littéraire du Queens et aux Boundless Tales [Ecritures sans limites] d'Astoria, au Queens, cette série de lectures publiques qu'elle a créée. Au fil des ans, nous nous sommes rencontrées pour parler écriture, édition (son œuvre est parue dans plus de vingt-cinq revues, dont Per Contra, Red Fez, Wilderness House Literary Review, Theurgy, et autres), enseignement (elle enseigne de la 6ème à la terminale) et d'équilibre entre la création littéraire et la vie. A chacune de nos rencontres, elle ne manque jamais de me désarçonner par ses observations espiègles.

Aida est lauréate 2014 du Tololyan Literary Award pour The Legacy of Lost Things et a été demi-finaliste du Prix du roman Anderbo [Anderbo Novel Contest] en 2011 pour The Hollowing Moon. En tant qu'essayiste m'intéressant à la création romanesque, je lui ai proposé un entretien afin d'en savoir plus sur son processus créateur, mais aussi pouvoir faire le lien entre son sens de l'humour et sa grande capacité à produire des personnages complexes. Elle a accepté et nous sommes convenues d'un moment pour nous parler au téléphone.         

- Nancy Agabian :Ça doit faire dix ans que j'assiste à tes lectures sur New York. De mémoire, ton œuvre est incroyablement drôle et tu es une sacrée interprète. Mais The Legacy of Lost Things a une tonalité si grave et compte des personnages tragiques. Je me demande si ta vision de l'écriture n'oppose pas la comédie à la gravité ?
- Aida Zilelian : Je pense que ce qui m'a amenée à écrire dans un style très comique m'a été révélé par David Sedaris. A l'époque où je le lisais, je m'étais éloignée de l'écriture depuis pas mal de temps, et puis soudain les membres de ma famille sont devenues des cibles faciles. Mais, contrairement à d'autres écrivains humoristiques, en fait je manquais de matériau, car combien de membres de ma famille allais-je tourner en ridicule ? Je pense que le côté comique de mon écriture a été comme mon temps de chauffage, un préalable à l'écriture, avant que je ne devienne une écrivaine plus impliquée.

- Nancy Agabian : Te voyais-tu en écrivaine, avant de t'y engager pour de bon ?
- Aida Zilelian : Non. J'ai longtemps écrit quand j'étais lycéenne, mais je ne prenais pas vraiment ça au sérieux. Et puis j'ai joué de la musique pendant plus de dix ans, j'écrivais donc les paroles en m'impliquant beaucoup, c'était mon exutoire littéraire. Et puis j'ai senti le besoin de me mettre à jouer de la musique. C'était excitant d'être sur scène, mais ça a perdu de son lustre pour moi dès que j'ai commencé à écrire des histoires. Et puis je me suis dit : "Voyons voir si j'arrive à être publiée." Voilà comment j'ai commencé. Je n'imaginais pas du tout réaliser un objectif ou arriver là où j'en suis dans une carrière d'écrivain. Et puis une histoire en amenait une autre, j'ai écrit un recueil de nouvelles humoristiques [encore inédites], si bien que mon écriture s'est développée à partir de là.

- Nancy Agabian : C'est intéressant que tu évoques l'écriture de chansons, car quand je pense au langage dans Legacy, il est très direct; il ne s'agit pas d'un langage embelli. Mais c'est très fort. A ton avis, écrire des chansons a-t-il influencé ton style ?
- Aida Zilelian : C'est drôle, parce que mon dernier récit publié était dans Per Contra. Aaron Poochigian [poète et traducteur], que tu connais, je crois, est publié lui aussi dans cette revue - une coïncidence heureuse - et il remarqué sur Facebook que mon texte était écrit dans une prose concise, clairsemée, quelque chose dans ce genre-là. Je ne me doutais pas du tout que j'écrivais comme ça.

- Nancy Agabian :Ça fonctionne bien au plan émotionnel : dans le roman la langue est là aussi directe, mais elle te permet de maintenir le suspense, tout en montrant d'autres niveaux, en particulier au plan de la nostalgie. Et puis le livre est admirablement agencé. Tu révèles le passé de chaque personnage, d'une manière très complexe, en opérant des allers et retours dans le temps parallèlement à l'histoire du voyage en voiture d'Araxi au présent. Je me demandais comment cette structure solide a surgi et en quoi elle a influencé ton écriture ?
- Aida Zilelian : En fait, c'est comme un cliché, mais ça me donnait l'impression de travailler avec une poignée de morceaux d'un puzzle. L'idée était de les disposer avec soin pour que tout puisse se raccorder à la fin. C'était très difficile, en fait, parce que je n'avais pas envie de livrer trop d'informations sur un personnage trop rapidement. J'avais une idée de chaque personnage sur lequel je travaillais, comme sur le passé et le présent, et les histoires individuelles devaient faire lien avec subtilité pour qu'en tant que lecteur, tu puisses apprécier à ton gré chaque personnage. Mais tu peux aussi leur pardonner à ton gré, ou peut-être leur permettre de se racheter.

- Nancy Agabian : Comme tu commences par le fait qu'Araxi disparaît, il est tentant pour un lecteur de se dire : "Oh ! Toute cette histoire tourne autour d'Araxi !" Il est réconfortant de découvrir ensuite qu'il s'agit des trois générations de sa famille. Mais je me demande si à un certain point Araxi n'a pas un rôle plus central...
- Aida Zilelian : Le problème c'est que j'avais écrit un premier roman sur Araxi, The Hollowing Moon. Il a retenu une certaine attention - figurant parmi les trois finalistes du Prix du roman Anderbo. Et ce roman est entièrement consacré à Araxi. A son voyage en voiture, son aventure - je hais ce mot -, en fait tout le processus de son départ. J'espère que ce roman sera finalement publié. Il s'agit d'un premier roman, c'est vrai, mais qui donne un très bon aperçu d'Araxi. Si bien qu'en écrivant Legacy, je ne pouvais pas empiéter sur l'intrigue du premier livre. Je devais me rappeler que The Hollowing Moon avait une chance d'être publié et qu'alors tout s'assemblerait car on pourrait voir cette histoire à travers son regard, à elle aussi.

- Nancy Agabian : As-tu entendu parler du tout dernier roman d'Harper Lee ?
- Aida Zilelian : Oui, c'est fou ! Tous ces hasards !

- Nancy Agabian : C'est pareil, non ? Elle écrit tout d'abord ce roman "redécouvert," opère un retour en arrière pour évoquer l'enfance du principal personnage, ce qu'elle a fait, et le résultat est To Kill a Mockingbird. Comme si toi, tu faisais le contraire.                            
- Aida Zilelian : C'est vrai, et j'espère que, bien que ce soit un premier roman, il attire un peu l'attention, car il rassemble davantage pleinement les éléments du récit. Impossible de me dire : "Oh ! Ce livre ne va pas être publié, je pourrais tout aussi bien aborder en profondeur l'histoire d'Araxi dans Legacy." Je n'ai pas eu le cœur à ça; impossible d'accepter que ce premier livre ne voie jamais la lumière dans le monde de l'édition. Voilà pourquoi je vais m'y atteler.

- Nancy Agabian : Comment as-tu décidé de démarrer le livre en son absence ?
- Aida Zilelian : Enseignante et lectrice, j'ai appris que sans un conflit immédiat, il y a peu de raisons de poursuivre une lecture. C'était vraiment délibéré de ma part, parce que tu as envie de savoir tout de go le thème de l'histoire. L'hypothèse était de poser le conflit et de s'en éloigner, et puis d'approfondir les autres personnages, et laisser le conflit planer. En espérant que le lecteur ait envie de lire le reste.

- Nancy Agabian : Ton traitement des personnages est intéressant. Comme tu l'as dit, nous découvrons leur histoire et leurs défauts. Je me demandais quels livres ou quels personnages ont inspiré ton approche.
- Aida Zilelian : Je dirai que l'écriture de Khaled Hosseini a profondément influencé la mienne, d'un point de vue culturel. Celle de J. D. Salinger aussi. Je parierais qu'il a probablement inspiré tous les écrivains que je connais. Par sa façon qui n'appartient qu'à lui d'approfondir un personnage, si pleinement, si complètement et avec tant d'originalité.

- Nancy Agabian : Je trouve intéressant que tu cites Hosseini. Ce que je retiens le plus de The Kite Runner(1) c'est la façon avec laquelle le récit traverse les pays, tandis que les personnages portent avec eux leur histoire.
- Aida Zilelian : J'en ai retiré surtout leurs défauts. Tu découvres ce père qui semble idéal, ce qu'il n'est pas, en réalité. Tu croises des personnages qui incarnent le mal absolu, et il te faut l'accepter. Et puis on trouve des personnages comme le narrateur, qui est bourré de défauts et qui cherche désespérément une sorte de rédemption. Tout ça m'a aidée à élaborer mes personnages, c'est sûr.         

- Nancy Agabian : Le personnage qui me paraît le plus conflictuel dans ton livre est Lévon [le père d'Araxi]. On dirait que le sentiment d'insécurité le guide et le ronge au point de commettre des choses horribles. En même temps, il partage un moment avec Sophie [la sœur cadette d'Araxi], où il est vraiment là avec elle, alors qu'elle traverse une épreuve. J'ai trouvé ça intéressant.
- Aida Zilelian : On pourrait facilement dénigrer ça. Ça été un livre difficile à écrire pour moi, parce que je me souviens d'un prof d'atelier en écriture me disant que soit nous calomnions nos parents, soit nous les divinisons. Et parfois il nous suffit de les faire descendre de leur piédestal pour les regarder, les observer droit dans les yeux, les appréhender globalement.

- Nancy Agabian : Le fait d'être parent t'a-t-il amenée à décrire les personnages parentaux plus complètement, parce que tu assumes un rôle différent dans ta vie ?
- Aida Zilelian : De façon inconsciente, probablement. Quand j'écrivais, je ne me disais pas du tout : "Oh ! j'ai mon bébé de six mois là-haut qui fait un petit somme." Je n'ai pas changé de point de vue au plan conscient, mais tu commences à réaliser à quel point c'est difficile d'être un parent. Tu commences à être moins rigide concernant les critiques de tes parents.

- Nancy Agabian : L'épigraphe du livre contient des vers du poème de Parouir Sévak, "Analyse de la nostalgie." On dirait que chaque personnage possède son propre sentiment de la nostalgie, qui le guide. Quand, dans ton processus, as-tu réalisé que tu écrivais un livre sur la nostalgie ?
- Aida Zilelian : Sincèrement, je n'ai pas réalisé jusqu'à ce que j'aie achevé le roman. Tu sais quand tu rêves quelque chose, tu te dis "J'ai fait un rêve si bizarre," et pendant que tu prononces ces mots à voix haute, tu réalises de quoi parle vraiment le rêve. Quand j'ai parcouru la version finale, c'est là que j'ai réalisé. C'est comme quelqu'un qui essaie d'attraper son ombre, sans savoir s'y prendre. C'est comme Le mythe de Sisyphe - il pousse le rocher jusqu'au sommet de la colline et puis elle roule en arrière. C'était la passion de Sisyphe, mais aussi son repoussoir, et il se contente de faire ça sans cesse, une ascension répétitive et absurde. Je pensais à ça; comme si, pour chaque personnage, il y a quelque chose de désespéré dans leur nostalgie, puisqu'ils ne savent pas comment... non pas s'arranger, mais comment être en paix avec qui ils sont.

J'ai grandi avec beaucoup de poésie arménienne, que j'ai en grande partie perdue de vue parce que j'avais rompu avec la communauté pendant pas mal de temps. Je me disais : voilà qui je suis, ça m'a influencée, et j'avais envie de revenir aux écrivains qu'on m'avait enseignés à l'école. Voilà pourquoi j'ai choisi Parouir Sévak, parce que j'ai grandi avec sa poésie, et j'avais envie de trouver quelque chose qui soit suffisamment juste pour pouvoir être communiqué dans le roman.

- Nancy Agabian : C'est génial d'apprendre comment l'enseignement de la littérature arménienne s'est insinué en toi et fait partie de toi à part entière. Et comment il émerge dans l'écriture.
Ça fait 100 ans maintenant que le génocide arménien a eu lieu et il existe tout un registre de sentiments à ce sujet, comme la colère au sujet du déni, la fierté d'avoir survécu. Et une vraie détermination à obtenir identification et reconnaissance. Je suis sûre qu'il y aura plein de livres, d'articles et autres productions par des écrivains arméniens. Ça m'a frappée de constater que ton livre ne détaille pas le génocide, mais qu'on sent sa présence et que tu en as conscience en tant que lectrice. Pourrais-tu préciser ce choix ?            
- Aida Zilelian : Mon grand-père, Garabed Zilelian, a été un orphelin du génocide, et en grandissant j'ai ressenti cette pression véritablement immense et écrasante de faire tout mon possible pour compenser le génocide, comme si c'était ma responsabilité. Résultat, ça m'a rendue... je ne dirai pas désensibilisée, mais dotée de sentiments et de réactions très forts au fait qu'il n'y a pas eu de reconnaissance. Tu commences à te sentir impuissante. Comme si quelqu'un te demandait de compter chaque grain de sable sur une plage, tu sais que c'est impossible, c'est une sensation tellement étouffante. Ça me pesait tellement, de façon très implicite, voilà pourquoi j'ai pris le large.

Pendant plein de temps je n'ai pas fréquenté d'Arméniens. Et pourtant je suis Arménienne par certains côtés; c'est intégré en moi. Ma façon de faire la cuisine, je parle la langue, ma fille aussi, et mon mari de son côté a envie d'apprendre à parler, parce qu'il adore cette langue !

Quand j'ai écrit ce livre, je n'avais donc pas envie d'être submergée par des récits sur le génocide. Parce que, tu sais, il y a beaucoup de détails du côté de mon grand-père, des récits concernant ce à quoi il a assisté. Or la troisième génération de survivants du génocide n'a pas été vraiment étudiée. Je pense vraiment que le thème de la fuite, ce thème de la violence, ce thème du chagrin, toutes ces émotions, courent dans nos veines. D'autres Arméniens de la troisième génération ne seront peut-être pas d'accord avec moi là-dessus, mais on est pas mal impactés. Et peu de textes décrivent cet héritage.

Dans le roman, j'aborde très brièvement le grand-père - le fait qu'il a fui le génocide, que c'est quelqu'un de grossier et violent - tu vois comment son fils devient grossier et violent, et tu vois comment la mère d'Araxi a besoin de fuir, d'ailleurs Araxi elle-même a besoin de fuir. C'est tout simplement un système atroce de régurgitation de toutes ces réactions négatives à une chose atroce qui s'est produite.

- Nancy Agabian : Pendant que tu parlais, je pensais à l'œuvre de Nancy Kricorian et de Micheline Aharonian Marcom, leur façon de travailler dans un format séquentiel, où le premier roman aborde le génocide, tandis que les autres détaillent les années et les générations qui suivent. Et pourtant ce sont leurs livres traitant directement du génocide qui retiennent le plus l'attention. Je me demande pourquoi ?
- Aida Zilelian : A mon avis, c'est parce qu'il y a ce besoin insatiable de se sentir validé, et que chaque livre publié constitue une étape insaisissable menant au fait d'être validé. C'est ce qui est arrivé. "Tu as vu ? Encore quelqu'un qui écrit là dessus !" Je ne pense pas que les Arméniens en apprécient les détails sanglants, mais ils se sentent davantage décidés à voir tout cela reconnu.  

- Nancy Agabian : Or ces livres ont trouvé un public plus large. Peut-être que tout le monde a faim de reconnaissance ? Je me demande comment tu vois ton public.
- Aida Zilelian : Mon public ? Tous ceux qui ont un ancrage culturel fort, auquel ils se sentent reliés. Je dirais que les lectrices sont peut-être plus intéressées. Et aussi, dans une certaine mesure, les jeunes adultes.

- Nancy Agabian : Je sais que tu as déclaré travailler à ton prochain livre. Présente-t-il des personnages arméniens ?
- Aida Zilelian : J'ai l'intention de travailler à deux types d'ouvrages différents. J'en ai déjà commencé un, basé sur le personnage de Sophie dans Legacy. En général, j'ai tendance à emprunter des personnages à des nouvelles, ou dans ce cas à mon roman, et à poursuivre l'idée de développer tel ou tel personnage plus complètement. Pour le moment, j'ai envie de continuer à m'intéresser aux Arméniens de la première génération. A mon avis, le sujet n'a pas été suffisamment traité, le thème central étant naturellement les survivants du génocide. Le second roman que j'ai en tête ramènera en Arménie, juste avant le génocide, comment une famille réussit à s'échapper et à arriver en Amérique. C'est important de prendre en compte non seulement les survivants du génocide, mais aussi de chercher ces Arméniens qui ont fui et comment cette expérience les a affectés - devant abandonner leur existence, leur famille et les sentiments contradictoires de survivre au prix de ce qu'ils doivent sacrifier.

- Nancy Agabian : Je suis sensible à l'idée que tu continues les récits de la famille Yessayian. Et que tu mettes à jour des histoires encore inédites - de même que Legacy brise le silence. Je suis impatiente de lire tes deux ouvrages. Merci beaucoup pour cet entretien.
- Aida Zilelian : Non, c'est moi qui te remercie, Nancy, vraiment. C'était super.             

NdT

1. Khaled Hosseini, Les Cerfs-volants de Kaboul, traduit de l'américain par Valérie Bourgeois, Paris : Belfond, 2007

[Nancy Agabian est l'A. du recueil/spectacle poétique Princess Freak (Beyond Baroque Books, 2000) et de mémoires, Me as her again: True Stories of an Armenian Daughter (Aunt Lute Books, 2008); ce dernier ouvrage a été finaliste du Lambda Literary Award, catégorie documentaire LGBT, et sélectionné en vue du Prix international William Saroyan. Ses essais ont paru dans Ararat, The Brooklyn Rail, Women Studies Quarterly (The Feminist Press), outre les anthologies Homelands: Women's Journeys Across Race, Place and Time (Seal Press) et Forgotten Bread: First Generation Armenian American Writers (Heyday Books). Elle anime des ateliers d'écriture à la Gallatin School of Individualized Study à l'Université de New York et via Heightening Stories, un ensemble d'ateliers d'écriture communautaires qu'elle a créé en 2013 pour des gens courageux et conscients au plan social, animés en ligne et à Jackson Heights, dans le Queens.]      

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Traduction : © Georges Festa - 05.2015
Avec l'aimable autorisation de la rédaction de Fiction Writers Review.



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